Premier saint africain connu : Saint Maurice (……-286)

Le premier saint africain connu de la chrétienté est originaire d’Égypte
décapité en l’an 286

 
Mauritius, le Maure, chef d’un détachement de la légion de Thèbes (Louxor, en Haute Égypte) vint en renfort appuyer l’empereur romain Maximin confronté aux confins de la Suisse aux révoltes des Bagaudes (en Gaule) et aux incursions des Alamans (tribu germanique). Stationné avec ses 600 hommes à Agaune (actuel village de Saint-Maurice, en Suisse), il reçut l’ordre de mater l’insubordination locale, les habitants s’obstinant dans leur foi chrétienne aux dépens du culte païen. Incapables de persécuter leurs frères de religion, Maurice et son armée refusèrent d’obtempérer aux ordres de l’empereur, ultime trahison qui mena à leur décapitation en l’an 286.

Le souvenir du sacrifice héroïque, la renommée du martyr se répandirent en Europe et au-delà. Vers 370 après J.-C., saint Théodule, premier évêque du Valais, bien attesté dans l’histoire de l’Église pour sa participation au Concile d’Aquilée en 381, rassembla les restes des martyrs thébains, au lieu-dit Vérolliez, et les déposa dans un sanctuaire, à l’origine de la fondation de l’abbaye de Saint-Maurice, inaugurée le 22 septembre 515. Ce monastère, le plus ancien d’Occident, accueille aujourd’hui des milliers de pèlerins à la fête de la Saint-Maurice, tous les 22 septembre.

Le légionnaire canonisé est aussi retracé en Allemagne (les Francs, les Saxons et les empereurs germaniques l’adoptèrent en tant que patron de leur Empire). Mais il faudra attendre le 12e siècle pour voir saint Maurice représenté sous ses traits africains.

Origine du patronyme de la ville :
Acauno (nom d’origine celte signifiant roche pointue) devint Agaunum à l’époque romaine, puis Agaune au IVe siècle. Pour honorer la mémoire du chef de la légion massacrée pour sa foi, on y accola « Maurice » au IXe siècle. L’endroit est depuis désigné sous le terme « Saint-Maurice d’Agaune », patron des fantassins et des militaires (infanterie suisse, américaine, française ainsi que des chasseurs alpins), sans oublier celui des teinturiers.
 
Sources :