Né à Zwitau le 28 avril 1908, Schindler débute sa carrière d’industriel au sein d’une entreprise familiale. En 1935 il rachète, grâce à des investisseurs juifs, la compagnie polonaise Rekord, qui se développe durant les années de guerre et fait de l’homme d’affaires un personnage riche et influent. Avec l’aide de son comptable, Itzhak Stern, Schindler recrute du personnel juif pour qui la fabrique devient vite un havre de paix, malgré la présence des S.S. Ses différentes interventions en faveur de ces opprimés l’envoient faire de courts séjours en prison; mais ses amis influents, qu’il a auparavant abondamment soudoyés, l’en sortent à chaque fois. En 1944, cependant, les pots-de-vin ne suffisent plus. Pour soustraire plus de 1 000 employés juifs à l’impitoyable commandant nazi, Amon Goeth, il n’hésite pas à liquider sa fortune et à mettre sa vie en péril en parvenant à faire passer 800 hommes et 300 femmes de Plaszow pour Brinnlitx, lieu de sa nouvelle usine. Cet acte de courage le fera entrer dans l’histoire du sauvetage des juifs. De plus, au cours de l’hiver 1944-45, il arrive à placer plusieurs anciens détenus d’Auschwitz dans des usines de Moravie et en accueille aussi à Brinnlitz où ils sont soignés. L’armistice signé le 8 mai 1945, Schindler, accompagné de son épouse et de huit volontaires, quitte l’usine, laissant tous ses biens derrière lui ainsi que des vêtements et chaussures stockés à l’intention de ses ouvriers. Ruiné, Schindler ne pourra plus compter que sur ses amis juifs, qui ne l’abandonneront jamais devant ses déboires économiques. Grâce à leur acharnement auprès du gouvernement allemand, il finira par obtenir une pension mensuelle de 200 marks. Et le président Adenauer lui remettra la Croix du mérite en 1966. Durant ses dernières années, Schindler travaillera pour Les Amis allemands de l’Université hébraïque; un département, financé par les anciens de Brinnlitz, lui est d’ailleurs entièrement dédié. Schindler mourra d’astériosclérose le 9 octobre 1974 à Francfort.
En reconnaissance de la courageuse action de Oskar Schindler en faveur des Juifs, la Commission d’entraide (organisation de secours international juif) lui viendra en aide plusieurs fois pour le relancer en affaire et lui fera don, entre autres, de 15 000 $. Les contacts seront toujours maintenus, tant en Argentine, où il tente de se reconvertir à l’élevage, qu’à Francfort où il rachète une fabrique de ciment. Accueilli des années plus tard triomphalement en Israël, il verra apposer une plaque en son honneur dans le Parc des Héros à Tel Aviv en 1961, avant de recevoir, à Jérusalem, le titre de Juste. La communauté juive ainsi que les <Schindlerjuden> seront nombreux à l’accompagner à la dernière demeure qu’il s’était choisie : le cimetière orthodoxe de Jérusalem.
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