Membre fondateur des ANCYL en 1944, Rolihlahla Nelson Mandela, diplômé en lettres et en droit, en gravit les échelons pour succéder, en captivité, au défunt Lutuli au poste suprême de président général de l’ANC en 1967.
Mandela
Né le 18 juillet 1918 à Qunu (près de Umtato, Transkei)
Le combat de Mandela visait une société égalitaire entre tous ses citoyens. Lorsqu’il est arrêté, jugé et condamné à une peine d’emprisonnement à perpétuité, il dira qu’après avoir mené des actions pacifiques, il avait abouti à la conclusion que seule la violence pouvait changer la situation en Afrique du Sud. On se doit de mentionner que Mandela ne sera jamais considéré comme un prisonnier politique par Amnesty International, qui déclarait d’ailleurs dans un quotidien finlandais Helsinger Sanomat du 13 septembre 1985 : Amnesty International a constaté la participation de Mandela dans l’élaboration d’actes de sabotage et dans la fomentation de la violence. Il ne remplit donc pas les conditions pour être classé dans la catégorie des prisonniers politiques. Mandela sera finalement libéré en 1990 par le gouvernement du Parti national dirigé par Frederick Willem De Klerk, lequel s’engagera par la suite sur la voie de l’égalité des droits et de l’abolition de l’apartheid.
Premier Noir à se présenter aux premières élections démocratiques multiraciales en 1994, Mandela y est élu président et s’évertuera, tout au long de son mandat, à faire de l’Afrique du Sud un pays où Blancs et Noirs cohabitent en paix, malgré le poids du passé.
Le 27 mars 1999, devant le Parlement, Mandela prononça son dernier discours après cinq années à la présidence. Celui qui déclarait Nous sommes perçus comme le seul pays qui ait donné au monde un moyen de résoudre ce qui était considéré comme d’insolubles problèmes quittait volontairement le pouvoir à 80 ans, après les secondes élections du 2 juin 1999.
Frederik Willem De Klerks
Né à Johannesburg, le 18 mars 1936
Issu d’une famille installée dans le pays depuis trois siècles et pro-apartheid, il entre en politique et devient ministre dans le gouvernement du Premier ministre Voster en 1978. À la tête du Parti National de Transvaal en 1982, il succède à Peter Botha en février 1989. Il engage alors, en 1990, une réforme politique et institutionnelle en faveur des Noirs; et sort Nelson Mandela de prison. En juin 1991, il abolit les lois fondant l’apartheid. Son gouvernement élabore une nouvelle constitution destinée à écarter plus de trois siècles de racisme institutionnalisé. Celle-ci entrera en vigueur en 1994, après les premières élections multiraciales qui portent Nelson Mandela au pouvoir face à son adversaire sortant. De Klerk reste cependant associé aux affaires de l’État, à la demande de Mandela, de 1994 à 1996, puis se retire de la vie politique. Il voyage aujourd’hui à travers le monde pour donner des conférences.
Nelson Mandela et Frédéric Willem De Klerk sont parmi les principaux artisans du processus de démocratisation en Afrique du Sud. Ce Noir et ce Blanc se partageront d’ailleurs le prix Nobel de la paix, en décembre 1993, pour leurs efforts en faveur de l’égalité raciale.
Sources :
- Georges Konan. Politique et toponymie. Le symbolisme montréalais. UQAM, 2000.
- Seminaire-Sherbrooke (dorénavant indisponible www.seminaire-sherbrooke.qc.ca/hist/hist5/travaux/biog/D/DeKlerk)
- Petit lexique sud-africain à l’université de Bordeau, (page dorénavant indisponible http://www.cean.u-bordeaux.fr/las/lasdefg.html)