Journaliste engagée : Ida Bell Wells-Barnett (1862-1931)

Journaliste engagée…

 
Ida Bells fait partie des membres fondateurs en 1909 de la National Association for the Advancement of Colored Women. Militant ardemment contre la discrimination, l’exploitation et la brutalité, elle dénonça, sa vie durant, l’horrible condition des Noirs et la pratique barbare du lynchage. Ses pamphlets virulents, tels que « Horreurs du Sud », et ses conférences tant aux Etats-Unis qu’en Europe, lui valurent une réputation internationale qu’elle mit au service de sa communauté.

Enseignante, puis journaliste, Ida B. Wells, originaire de Holly Springs (Mississipi), devient éditrice et co-propriétaire d’un journal pour Noirs, « The Free Speech and Headlight ». Un article traitant des relations amoureuses entre les hommes noirs et les femmes blanches et dénonçant le lynchage rend hystérique la population locale qui vient saccager son bureau en 1892. Installée à Chicago en 1895, Mme Wells-Barnett continue d’écrire et publie à New York « Le dossier rouge », livre d’une centaine de pages relatant, statistiques à l’appui, l’histoire du lynchage depuis la proclamation de l’émancipation des Noirs. Elle indique par exemple qu’en 1894, 197 personnes avaient été lynchées sans autre forme de procès et note, plus loin, que les 2/3 des lynchages avaient pour cause des incidents ridicules, tel le vol d’un cochon ou une altercation avec un voisin ! Pour ne pas être traitée d’affabulatrice, Mme Wells prendra soin de se documenter auprès de « sources blanches ».

Mariée à l’avocat Ferdinand Barnett, fondateur du « Conservator », journal destiné aux Noirs de Chicago, mère de quatre enfants, l’infatigable activiste rencontre aussi bien le président américain, McKinley, que les féministes de Grande-Bretagne. Mme Wells-Barnett est à l’origine de l’implantation du « Comité anti-lynchage de Londres » en Angleterre en 1893, d’une « Association de défense des droits civils pour les femmes noires » à Chicago et Boston, d’un « Centre d’accueil et de services pour les émigrés noirs à la recherche d’emploi et de logement » en 1910 et du premier Club des suffragettes noires, le « Alpha Suffrage Club » en 1913, toujours dans la même région.

Ida Wells-Barnett revendiquera inlassablement l’égalité des droits pour les Afro-américains jusqu’à sa mort à Chicago le 25 mars 1931.

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