Le comte de Volney, aujourd’hui reconnu comme le père des sociologues, des anthropologues et des ethnologues du XXe siècle, fit une description très fournie de l’Égypte, après l’avoir visité seul, dans un ouvrage intitulé Voyage en Égypte et en Syrie, pour lequel il recevra une médaille d’or des mains de l’Impératrice Catherine II de Russie en 1787. Le comte de Volney affirma : « (…) ayant visité le Sphinx1 et voyant cette tête caractérisée de nègre dans tous ses traits, il n’y avait aucun doute : les anciens Égyptiens étaient de vrais nègres de l’espèce de tous les naturels de l’Afrique (…) Penser que cette race d’hommes noirs, aujourd’hui notre esclave et l’objet de nos mépris, est celle-là même à qui nous devons nos arts, nos sciences et jusqu’à l’usage de la parole2 ».
Dans le domaine linguistique, Volney nous précise aussi que la langue des anciens Égyptiens était le copte, encore utilisée dans la liturgie des chrétiens d’Égypte. Le comte Volney écrit : les Coptes étaient les anciens Égyptiens : «On prétend que le nom copte, appelé en arabe el qoubt, leur vient de la Ville de Coptos où ils se retirèrent, dit-on, lors des persécutions des Grecs. Le terme arabe Qoubti, un Copte, me semble une altération évidente du grec Ai-goupti-os, un Égyptien.»Volney fait remarquer que « le « Y » était prononcé « OU » chez les anciens Grecs et que les Arabes n’ayant ni g devant a, o, u, ni la lettre p remplacent toujours ces lettres par q et b3 ».
1 Le Sphinx a été édifié par le Pharaon Khephren
2 Volney, Voyage en Égypte et en Syrie, France, Corpus des œuvres de philosophie en langue française, Fayard, 1799
3 Idem